Avec ce nouveau Carnet Carasso de notre collection « Apprentissages », nous partageons et mettons en avant les enseignements de la crise sanitaire du Covid-19 pour inspirer et faciliter le travail des acteurs des systèmes alimentaires (collectivités, collectifs citoyens, associations, producteurs…). Cette étude les invite à se saisir de l’enjeu de résilience alimentaire, en leur proposant un ensemble d’actions et de leviers à mettre en œuvre à leur échelle pour bâtir un système alimentaire plus résilient, soutenable et équitable.
Identifier, partager et capitaliser les pratiques menées lors de la crise
Notre système alimentaire est vulnérable face aux différentes crises systémiques : changement climatique, épuisement des ressources, effondrement de la biodiversité, etc. Fort de ce constat, nous avons lancé en 2021 un appel à projets spécifique sur la résilience alimentaire des territoires pendant la crise du Covid-19.
En complémentarité des solutions développées et essaimées par la Fondation et ses partenaires au sein de l’axe Alimentation durable, il visait à soutenir des capitalisations de pratiques, d’initiatives et de coopérations qui se sont développées pendant la crise Covid-19. L’objectif était d’encourager la création et la diffusion de connaissances qui ont contribué à accroître la résilience des systèmes alimentaires et des populations, c’est-à-dire la capacité du système et de ses composantes à fournir une alimentation suffisante, appropriée et accessible de manière durable, malgré les perturbations diverses, voire imprévues.
Des vulnérabilités aux transitions agricoles et alimentaires
Ce Carnet présente les 5 projets de capitalisation retenus éclairés par une analyse transversale de Julien Noël, Docteur en Géographie et accompagnateur scientifique du programme “Démocratie alimentaire” de la Fondation, ainsi que les regards croisés de Yentl Deroche-Leydier, Doctorante en sociologie à l’INRAE et d’Arthur Grimonpont, co-fondateur et président des Greniers d’Abondance :
- SAT RO Covid autour des vulnérabilités et des adaptations des agriculteurs dans la région Occitanie, coporté par CIVAM Occitanie & Bio Occitanie avec BioAriège Garonne / BioCivam 11 / Civam 34 / Apaba / Bio 65 / Bio 46 ;
- SOLACI sur les initiatives de solidarités alimentaires citoyennes dans l’Hérault, coporté par UMR Moisa-Cirad, Association Vrac & Cocinas, Chaire UNESCO Alimentations du Monde ;
- RESICO sur l’analyse des dynamiques et impacts des initiatives citoyennes sur la résilience des systèmes alimentaires en France, porté par UMR Innovation (INRAE Montpellier) avec RMT Alimentation Locale & CIVAM Bretagne, cabinet de conseil Terralim, Les Greniers d’abondance, réseau MirAmap, laboratoires de recherche CNRS ESO (Rennes) et DCS (Nantes) ;
- Let’s Food sur les enjeux et solutions à la précarité alimentaire étudiante, coporté avec le RESES (Réseau Etudiant pour une Société Ecologique et Solidaire) ;
- RESOLIS autour des réponses apportées par les collectivités territoriales, avec le Labo de l’ESS, le Réseau des collectivités Territoriales pour une Economie Solidaire (RTES), Let’s Food, Terres en Villes et la Fédération nationale des Parcs Naturels Régionaux.
Cette parution a été l’occasion d’échanger lors d’un webinaire avec d’autres territoires sur les enjeux de résilience alimentaire. Une rencontre disponible en replay ici.
Les grands enseignements et préconisations pour l’avenir
Les initiatives analysées font ressortir des facteurs favorables et limitants à l’émergence et au développement des actions de résilience alimentaire, comme la coordination d’acteurs diversifiés, la mobilisation prépondérante de ressources relationnelles et numériques existantes, la complexité administrative entre les différents champs de compétences des collectivités ou encore les rapports concurrentiels dans les logiques d’approvisionnement.
Nous avons ainsi pu identifier des axes importants de progression pour renforcer la résilience alimentaire des territoires, enjeu ô combien stratégique dans les temps actuels :
- Renforcer la souplesse et la flexibilité des systèmes alimentaires en consolidant ou en favorisant un vivier d’initiatives associatives et citoyennes sur les territoires ;
- Conforter les arènes de discussions et d’expérimentation sur l’alimentation ;
- Maintenir l’alliance entre collectivités territoriales et initiatives citoyennes.
« Nous espérons que ces enseignements permettront d’inspirer et de faciliter le travail d’autres acteurs pour renforcer la résilience alimentaire dans les territoires, explique Marie-Stéphane Maradeix, Déléguée générale de la Fondation Daniel et Nina Carasso. « Nous souhaitons aussi qu’ils participent à la transformation agroécologique et alimentaire, plus que jamais nécessaire pour se préparer aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. »