Fondation Daniel et Nina Carasso, la FADEAR, le Réseau CIVAM, la FNCUMA et le réseau TRAME s’associent pour promouvoir à travers cet appel à projet une transition massive vers l’agroécologie par l’échange et le partage entre des collectifs d’agriculteurs. Cet appel à projets vise à soutenir les échanges d’expériences entre des collectifs d’agriculteurs issus de trajectoires de développement différentes, n’ayant pas l’habitude de pratiquer entre eux des échanges, et souhaitant s’enrichir mutuellement de leurs pratiques agroécologiques respectives.
Une transition vers des formes d’agriculture plus respectueuses des personnes et des écosystèmes
Si l’agriculture française a historiquement été sollicitée par les pouvoirs publics et la société pour assurer l’autonomie alimentaire des populations, des signaux d’alarmes de plus en plus clairs et visibles ont amené des acteurs à prendre conscience des limites du modèle agricole basé sur des pratiques standardisées, et sur l’utilisation intensive de ressources.
Notre agriculture et notre alimentation sont au croisement de multiples (dés)équilibres : leurs formes les plus intensives et industrielles contribuent à la dégradation de la biodiversité, au dérèglement climatique, aux pandémies d’obésité, de maladies cardiovasculaires et de cancers. Elles paupérisent une partie des agriculteurs, vident les campagnes, tandis que se concentrent les pouvoirs économiques et que se creusent les inégalités. Une part croissante des consommateurs souhaite un changement profond et rapide.
Des efforts toujours plus vigoureux sont déployés de la part de très nombreux agriculteurs, de la société civile, d’institutions, des mangeurs et citoyens. Les agriculteurs, éleveurs, pêcheurs et aquaculteurs sont interpellés par ces enjeux, la majorité souhaite accélérer collectivement leur transition vers des formes d’agriculture plus respectueuses des personnes et des écosystèmes, des formes plus résilientes, autonomes. Cette transition massive doit s’appuyer sur les expériences singulières de chaque agriculteur qui, dans tous les réseaux agricoles, expérimente des pratiques agroécologiques. Les agriculteurs ont éprouvé leur pertinence, leurs résultats, ils disposent de retours d’expérience, de connaissances agronomiques précieuses et utiles pour leurs confrères qui souhaitent s’engager dans la transition agroécologique.
Des échanges entre agriculteurs et diffusion de savoirs empiriques, techniques et de pratiques agroécologiques
Cet appel vise à soutenir des échanges entre des collectifs d’agriculteurs ayant adopté des démarches de développement différentes du point de vue de leurs motivations, de leurs fonctionnements et de l’accompagnement de leurs trajectoires. Il vise à connecter les communautés d’agriculteurs intéressées pour s’engager plus avant dans la transition agroécologique et celles bénéficiant d’un retour d’expérience significatif, afin de nourrir leurs connaissances respectives. L’appel s’adresse donc à des collectifs désireux de s’ouvrir vers des collectifs en dehors de leurs réseaux habituels, et avec qui ils n’ont pas l’habitude d’échanger. Nous recherchons des projets initiés et élaborés par les collectifs d’agriculteurs eux-mêmes dans une logique ascendante.
Ces échanges doivent avoir pour objectif principal la diffusion de savoirs empiriques, techniques et de pratiques agroécologiques adaptés au territoire. Nous souhaitons que les collectifs d’agriculteurs puissent échanger sur leurs pratiques agroécologiques, présenter mutuellement leurs retours d’expériences et les résultats (économiques, écologiques, etc.) de ces pratiques, débattre de leurs pertinences et de leurs réplicabilités. Ces échanges peuvent se nourrir des enjeux propres au territoire, et permettre par exemple d’identifier des synergies entre les agriculteurs et les types de productions différents sur le territoire considéré, par exemple certaines productions produisant en excès de la matière organique dont d’autre auraient besoin.
Les échanges entre agriculteurs et l’objectif de la diffusion de savoirs empiriques, techniques et de pratiques agroécologiques adaptés au territoire sont centraux. Ces échanges peuvent éventuellement aussi permettre un dialogue entre les agriculteurs et d’autres acteurs du territoire, questionner le rôle des agriculteurs pour ses habitants. Les projets peuvent donc associer d’autres acteurs des territoires : les consommateurs, associations de protection de l’environnement, enseignement agricole, collectivité territoriale etc.
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