Les 14 et 15 décembre 2023, se tenaient à la Bellevilloise les journées de restitution des premiers enseignements du dispositif « Co-Construction des Connaissances pour la transition écologique et solidaire », appelé CO3. Engagée depuis 2017 par l’ADEME et quatre fondations privées dont la Fondation Daniel et Nina Carasso, cette initiative a permis de soutenir de nombreux projets en recherche participative et de valoriser cette démarche, encore peu soutenue en France, malgré son important potentiel. Retours sur les principaux enseignements et spécificités de ce programme inédit, que l’on espère initiateur d’une nouvelle – et durable ! – dynamique.
Le programme CO3 en 3 chiffres clés :
(sur 248 déposés)
(dont un tiers sont issus de la société civile)
La recherche participative, un précieux allié pour la transition écologique
Parce qu’elle émane d’une mobilisation conjointe d’acteurs de la recherche et de la société civile, la recherche participative porte un impact social fort. Pour autant, ce champ de recherche est encore peu pratiqué et valorisé en France. Et si la recherche participative était un levier précieux pour répondre aux enjeux de transition écologique et solidaire ? C’est l’hypothèse initiée par l’ADEME, agence publique de la transition écologique, dès 2014, bientôt rejointe par quatre fondations privées : la Fondation de France, Agropolis Fondation, la Fondation Charles Léopold Mayer et la Fondation Daniel et Nina Carasso. Ensemble, ces partenaires ont coconstruit le programme CO3, à l’origine de quatre appels à projets depuis 2017.
Premiers retours d’expériences et perspectives
Les partenaires ont relevé de précieux enseignements lors des journées de restitution, notamment :
- La recherche participative répond aujourd’hui à une attente sociétale forte : plus de 240 projets ont été soumis par des collectifs de chercheurs et acteurs de la société civile lors des appels à projet, bien au-delà des attentes et des capacités financières des partenaires;
- La fonction d’intermédiation est indispensable à tout travail de recherche participative, pour en garantir la dynamique co-constructive tout au long du projet. Cette intermédiation s’est imposée dans chaque projet soutenu par la figure d’un « tiers veilleur », choisi hors du collectif de recherche, qui en accompagne la mise en œuvre et y apporte son regard extérieur.
- La recherche participative est un axe stratégique pour concourir à la transition écologique : les effets escomptés des projets de recherche participative sont démultipliés par la mobilisation et la valorisation citoyenne sur le terrain.
S’allier pour plus d’impact et d’agilité
Une des spécificités du programme CO3 est d’être issu d’une co-construction entre différents partenaires : une agence d’État et plusieurs fondations privées ayant chacune ses particularités et modes de fonctionnement avec lesquelles les partenaires ont composé, faisant évoluer le fonctionnement pendant les 5 ans. Notre but : allier nos forces, nous appuyer sur nos complémentarités pour gagner en impact et en agilité au service des projets et de la capitalisation des enjeux.
Par leur interconnaissance fine, fruit de cinq années de travail en commun, et l’accompagnement de plus de 40 projets, les partenaires ont acquis une meilleure connaissance des besoins de ces projets, en termes de financement, de gouvernance et d’accompagnement. Grâce à cette expérimentation, nous avons observé “en conditions réelles” la mise en place de nouveaux partenariats entre chercheurs et acteurs de la société civile, et en tirons des premiers enseignements via notre rapport de capitalisation, pour continuer d’alimenter la réflexion autour de cette recherche d’avenir.
L’enjeu est de taille pour promouvoir et pérenniser la recherche participative dans la durée : mieux définir ses potentialités et en assurer un soutien public suffisant, outiller ses acteurs à la fois en ce qui concerne l’intermédiation entre les différents objectifs des membres des collectifs et pour garantir un niveau optimal d’exigence scientifique, former et valoriser les scientifiques pour qu’ils en soient pleinement partie prenante et enfin investir le champ de la médiation scientifique pour en diffuser les résultats au plus grand nombre.
Crédits photographies : Jérémy Piot, Jean Chiscano, M.Labelle