Les 10 lauréats de la 3ème édition du programme « Résidences d’artistes » viennent d’intégrer la Cité internationale des arts. Jusqu’en février 2023, ces artistes vont pouvoir développer leurs créations en bénéficiant d’un atelier-logement, d’une bourse de vie, d’une aide à la production et d’un accompagnement artistique et professionnel. Félicitations et bonne rentrée !
Soutenir les artistes de toutes nationalités et disciplines
En 2020, alors que la crise sanitaire du Covid 19 touchait de plein fouet le milieu culturel, nous nous sommes associés à la Cité internationale des arts pour créer un programme d’accueil en résidence inédit afin d’apporter un soutien aux artistes et professionnels.
Les artistes ont encore aujourd’hui besoin d’un accompagnement artistique et matériel afin de pouvoir continuer à créer. Le programme offre un équilibre entre temps personnel, permettant la réalisation d’un projet ou d’une recherche, et émulation collective grâce à l’ancrage au cœur de la communauté des 325 résidents de la Cité.
204 candidatures
7 nationalités
10 lauréats
7 femmes
3 hommes
6 mois de résidence entre septembre 2022 et février 2023
Les lauréats 2022
Nous sommes heureux de présenter cette nouvelle promotion de 10 artistes, qui va bénéficier d’un accompagnement sur mesure, d’un atelier-logement et d’une bourse de vie pendant 6 mois de septembre 2022 à février 2023.
Younes Ben Slimane (Tunisie) | Arts visuels Younès Ben Slimane est artiste, cinéaste et architecte tunisien. En 2020, il intègre Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains. Sa formation d’architecte a une influence majeure sur son approche en tant qu’artiste. Travaillant par le biais du film, la vidéo, le dessin et l’installation, il établit un dialogue permanent entre l’architecture et les arts visuels, où différents médiums coexistent et reflètent leurs potentialités et leurs limites respectives. Il a participé à plusieurs manifestations d’art contemporain et ses films ont été sélectionnés dans des festivals internationaux.
Caroline Deodat (France/Maurice) | Arts visuels Caroline Déodat est artiste et chercheuse. Docteure en anthropologie de l’EHESS, elle a été formée à l’École des Beaux-Arts de Lyon dans le cadre du post-diplôme Art. Par le biais de films et d’installations, elle explore les dimensions spectrales de l’image en mouvement dans une circulation entre fiction et ethnographie expérimentale. De ses obsessions pour les processus d’archivage et d’aliénation, l’histoire et les mythes de la violence, elle cherche les moyens de recomposer des histoires et de tisser des généalogies réduites au silence par la convocation de mémoires hantologiques, d’archives en différé et d’images orales.
Maïra de Oliveira Aggio (Brésil) | Spectacle vivant Après douze ans de vie en Europe, l’artiste-chercheuse Maïra de Oliveira Aggio revendique son appartenance viscérale à la région du Nord-Est du Brésil où elle a grandi. Diplômée comme trapéziste à l’École Supérieure des Arts du Cirque (Bruxelles) en 2013, après avoir être passée par l’Escola Nacional de Circo de Rio de Janeiro, les Universités de Danse Contemporaine UFRJ (Rio de Janeiro) et UNICAMP (Campinas, São Paulo), le mouvement et le corps ont une place centrale dans sa vie personnelle et professionnelle. Passionnée par la transmission, Maïra de Oliveira Aggio a enseigné le cirque. Aujourd’hui, Maïra de Oliveira Aggio écrit son premier spectacle solo MACACADA qui croise des thématiques qui la traversent, comme la contre-colonisation des savoirs, l’écologie, le féminisme et le spectacle vivant.
Makiko Furuichi (Japon) | Arts visuels Née en 1987, Makiko Furuichi vit et travaille à Nantes. Elle est diplômée de l’école supérieure des beaux-arts de Nantes (2011) et du Kanazawa College of Art au Japon (2009). Elle développe un travail pictural sur différents supports et qu’elle expérimente dans des installations et des sculptures. En 2018, elle est lauréate du prix des Arts Visuels de la Ville de Nantes. En 2021, elle est lauréate de la résidence Ackerman + Fontevraud, elle peint une surface immense dans les caves troglodytes en s’inspirant de l’art pariétale. Elle réalise également un décor de la cloche de l’Abbaye Royale de Fontevraud.
Célin Jiang (France) | Musique Artiste-chercheuse, Célin Jiang mène un travail transdisciplinaire, politique et infiltré : il vise à explorer les relations entre les arts, les technologies et les humanités numériques. L’approche décoloniale de son travail est ancrée dans le cyberféminisme. En interrogeant notre perception des identités dans un contexte globalisé d’esthétique transculturelle, Célin Jiang prône l’interopérabilité et considère l’hybridation comme vecteur sensible de métamorphose : comment opère le potentiel dissident des expressions artistiques à l’ère « phygitale » des réseaux sociaux ?
Paul Lepetit (France) | Arts visuels Paul Lepetit est un jeune artiste diplômé de l’Ecole Supérieur d’Arts et Médias de Caen/Cherbourg. Après ses études, il part à Paris pour intégrer le programme ARCA à DOC! où il bénéficie d’un atelier de recherche et de création artistique se terminant sur une exposition collective: Stone in focus. En parallèle, l’artiste continue, avec le collectif OK (dont il est un des membres fondateurs), d’organiser des résidences et expositions pour de jeunes artistes diplômés. C’est aussi à ce moment-là que Paul Lepetit, avec Lina Hengten, va créer La Pâte, une émission musicale hebdomadaire sur radio DUUU*, où le processus de création est mis à l’honneur et s’interrogeant aussi sur comment l’artiste (plasticien.ne) développe son univers à travers le médium sonore.
Jul Maroh (France) | Arts visuels Artiste multidisciplinaire et activiste transféministe, Jul Maroh raconte des histoires sur l’intimité moderne et ses facettes politiques. Après des études à l’Ecole Supérieure des Arts de St Luc ainsi qu’à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, sa bande dessinée Le Bleu est une couleur chaude paraît en 2010. Ce livre reçoit divers prix et se voit adapté au cinéma sous le titre La Vie d’Adèle (Palme d’Or à Cannes 2013). Jul Maroh publie ensuite Skandalon, Brahms, Corps Sonores, et You brought me the ocean. En parallèle, il a été commissaire au CAPC de Bordeaux pour y créer la narration spatiale intitulée Procession, et a également cofondé également le collectif féministe Bd Egalité.
Hélène Rosselet-Ruiz (France) | Ecritures Hélène Rosselet-Ruiz a grandi à Clichy-sous-bois (93), après un BEP vente puis un bac littéraire, elle se tourne vers une école de théâtre. Avec sa sœur Marie, elles co-écrivent Ibiza, et sont lauréates des Talents en court au Comedy Club (2016). Elle suit alors des ateliers d’écriture avec l’association de scénaristes Séquences7, intègre les Ateliers Egalité des Chances à la Fémis puis le département réalisation de l’école. Elle a depuis co-réalisé plusieurs court-métrages et, en solo, des spots et documentaires de commande (notamment Sencibilités, finaliste du prix du meilleur film institutionnel de la Scam en 2019) ainsi que Les Mains sales, primé au festival de Brest ainsi qu’à Cinébanlieue. Son film de fin d’études Pas l’coeur assez grand entame sa diffusion et elle tourne Deux et plus, moyen métrage coécrit avec sa sœur, au mois d’août 2022 (préachat France 2).
Maïmouna Silla (France/Sénégal) | Arts visuels Maïmouna Silla est une artiste française pluridisciplinaire d’origine Sénégalaise, née dans l’est de la France en 1997. Après une classe préparatoire à l’EMBA de Gennevilliers, elle obtient son DNA à l’ENSAD de Nancy, puis est félicitée pour son DNSEP aux Beaux-arts de Nantes. C’est principalement par le biais de la sculpture, de la vidéo ou encore du texte qu’elle navigue entre le passé et le présent pour se réapproprier diverses histoires et leur donner vie dans notre contemporanéité. Elle arbore des thématiques telles que l’histoire, la politique, la transmission, la spiritualité, la religion ou encore le rapport à la mémoire. Son processus créatif débute par des recherches minutieuses, l’exploration d’archives matérielles, mais aussi l’écoute de récits vivants qu’elle récolte au cours de ses investigations.
Ana Tamayo (France/Colombie) | Arts visuels D’origine colombienne, Ana Tamayo est diplômée d’un master d’Arts Plastiques spécialisé en Art Contemporain et Photographie. Ses installations à partir de photographies, de vidéos et d’objets, abordent les sujets du féminisme et du contre-colonialisme. Elle a collaboré avec la revue Jef Klak ains qu’avec le collectif Les Scotcheuses autour du film No ouestern, inspiré de la ZAD de Notre Dame de Landes. Ana Tamayo collabore actuellement avec le CIPEI (Cercle permanent d’études indépendantes Mex-Br), une plateforme de contre-pédagogies. En 2021, elle participe à la 65e sélection du Salon de Montrouge et y remporte le prix « Première publication » de l’édition Tribew. Son travail a fait l’objet d’expositions personnelles et collectives.
Merci aux membres du jury !
Une commission, composée de personnalités qualifiées, a étudié l’ensemble des dossiers de candidatures et a sélectionné les lauréats 2022. Outre l’évaluation du parcours professionnel du candidat, les membres du jury ont accordé une attention particulière à la qualité du projet, la nécessité d’une résidence artistique à Paris, le protocole de travail envisagé et les contacts déjà établis ou souhaités.
- Marion DESMARES, Responsable programme Art Citoyen France de la Fondation Daniel et Nina Carasso
- Vincent GONZALVEZ, Responsable du service des résidences de la Cité internationale des arts.
- Céline KOPP, Directrice générale du Magasin – Centre national d’art contemporain de Grenoble
- Olivier MARBOEUF, Auteur, performeur, commissaire et producteur de films.
- Leyla Claire RABIH, Metteuse en scène, traductrice et directrice artistique de Grenier
Crédits photos
Une : Maurine Tric / Cité internationale des arts.
Portraits lauréats : courtesy Younès Ben Slimane, Caroline Deodat, Maïra De Oliveira Aggio, Makiko Furuichi, Célin Jiang, Paul Lepetit, Jul Maroh, Hélène Rosselet-Ruiz, Ana Tamayo