Pour cette 2ème édition du programme Résidence d’artistes menée avec la Cité internationale des arts, une nouvelle promotion vient d’être désignée. 10 créateurs de toutes nationalités, en arts visuels, cinéma et spectacle vivant vont rentrer en résidence pour 6 mois dès septembre. Nous poursuivons notre engagement auprès des artistes afin qu’ils puissent continuer à imaginer et créer dans un contexte de crise toujours prégnant. Il révèle également des liens toujours plus étroits avec notre partenaire, la Cité internationale des arts, qui offre des espaces de travail, de vie et de rencontres dynamiques et bienveillantes.
Continuer à soutenir les artistes pendant la crise
Au printemps 2020, au cœur de la crise, nous avons créé avec la Cité internationale des arts un programme d’accueil en résidence inédit afin d’apporter un soutien aux artistes et professionnels de la scène artistique en France.
Aujourd’hui, la crise sanitaire se poursuit et de nombreux artistes et professionnels sont fortement précarisés, voire désormais contraints de se détourner de leur pratique de création. Les annulations et les reports d’événements ou de projets perdurent et touchent, un an après le début de la crise, avec encore plus d’acuité, les créateurs et créatrices de toutes disciplines.
Partageant la volonté de nous inscrire dans un soutien durable à la scène artistique, nous avons décidé de poursuivre et de renforcer le programme en 2021. Après un nouvel appel à candidatures, nous sommes heureux de présenter cette nouvelle promotion de 10 artistes, qui vont bénéficier d’un accompagnement sur mesure, d’un atelier-logement et d’une bourse de vie pendant 6 mois de septembre 2021 à février 2022.
Les lauréats 2021
- Kaouther Ben Hania (France/Tunisie), Cinéma
- Nelson Bourrec Carter (Etats-Unis d’Amérique), Cinéma
- Aline Fischer (France), Cinéma
- Pierre-Manau Ngoula (République démocratique du Congo), Arts visuels
- Lasseindra Ninja (France), Spectacle vivant
- Wagner Schwartz (Brésil),Spectacle vivant
- Chloé Serre (France), Arts visuels
- Saadia Souyah (France), Spectacle vivant
- Kay Zevallos Villegas (Pérou), Spectacle vivant
- Samira Ahmadi Ghotbi (Iran), Arts visuels
Merci au jury !
Une commission, composée de personnalités qualifiées, a étudié l’ensemble les 237 dossiers de candidature et a sélectionné les lauréats 2021. Outre l’évaluation du parcours professionnel, les membres du jury ont accordé une attention particulière à la qualité du projet, la nécessité d’une résidence artistique à Paris, le protocole de travail envisagé et les contacts déjà établis ou souhaités.
- Mathieu Fournet, Directeur des affaires européennes et internationales du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC)
- Marta Gili, Critique d’art et commissaire d’exposition et Directrice de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles
- Stéphane Malfettes, Directeur de Les Subsistances Lyon
- Bérénice Saliou, Directrice artistique, culturelle et scientifique de l’Institut des cultures d’Islam
- Bénédicte Alliot, Directrice générale de la Cité internationale des arts
- Marion Desmares, Responsable programme – Art Citoyen France de la Fondation Daniel et Nina Carasso
3 questions à Bénédicte Alliot, Directrice générale de la Cité internationale des arts
Comment est née la collaboration entre la Cité internationale des arts et la Fondation Daniel et Nina Carasso ?
Nous avons rencontré la Fondation autour du festival de 36 heures « Nous ne sommes pas le nombre que nous croyons être », avec la Chaire arts & sciences, qui s’est déroulé en 2018 dans les locaux de la Cité. Depuis lors, nous avons mieux fait connaissance, à l’occasion d’échanges organisés avec d’autres partenaires de la Fondation, et en particulier autour de l’attention que nous souhaitions apporter aux artistes en difficulté, exilés et réfugiés notamment. Lors du 1er confinement en mars 2020, nous avons naturellement pris des nouvelles de l’équipe et partagé la volonté de la Cité internationale de continuer à pouvoir accueillir des artistes étrangers contraints de rester sur le territoire, mais se retrouvant sans moyens, comme, d’ailleurs, nombre d’artistes en général.
Ensuite, tout est allé très vite. Nous avons monté ce programme de résidence ensemble pour soutenir des artistes très touchés par la crise Covid, de toutes disciplines, nationalités, sans âge limite, et ce pour une durée de 6 mois. Nous avons porté notre attention sur leur proposition de projet, de recherche ou de création, et sur l’impact qu’avait eu le premier confinement sur leur parcours, afin de les accompagner au mieux.
Quel est le bilan de la 1ère édition de ces résidences ?
Nous avons eu une très belle 1ère promotion, très variée, dynamique et réjouissante ! Beaucoup d’entre eux ont revu leur approche artistique. Des collaborations improbables et riches ont vu le jour entre les lauréats, ainsi qu’avec le reste de la communauté d’artistes, forte de plus de 250 artistes, même en temps de Covid. Et nous avons voulu aller encore plus loin dans l’accompagnement, qui est au cœur de notre projet pour la Cité, en expérimentant un dispositif de mentorat avec des personnalités du monde des arts et de la culture. Les artistes ont ainsi pu échanger collectivement et individuellement avec, par exemple, Ayoko Mensah, du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, ou encore avec Catherine Chevalier, de la revue MAY. Rappelons que la création c’est d’abord la rencontre, la transmission.
Dans le contexte de crise, cette résidence a été pour eux une respiration, un temps pour retrouver de la stabilité, un moment pour habiter et travailler dans un espace à soi mais aussi dans un cadre collectif qui favorise les rencontres. En période de pandémie, les artistes de la promotion 2020 et ceux de cette année, perçoivent cette opportunité comme une véritable chance. En 2021, ce fût encore un crève-cœur de devoir départager parmi les 237 candidatures ! Le jury 2021 a salué l’exigence des propositions présentées et constaté à quel point la situation des artistes était difficile.
Quelques mots sur vos relations avec la Fondation ?
C’est extraordinaire d’être soutenus dans la durée, surtout face à une telle crise, avec des artistes en plein désarroi, subissant reports et annulations encore nombreux – et, pour certains, l’abandon de leur vocation. Avec la Fondation Daniel et Nina Carasso, nous partageons les mêmes valeurs, le même langage autour de l’art citoyen et de l’hospitalité, mais aussi la même approche des résidences. Pour nous, donner du temps aux artistes, afin de leur permettre d’approfondir leurs recherches, d’explorer toujours davantage, est fondamental.
Nous nous retrouvons également sur l’importance de l’hospitalité, entière, sans critères, de l’accompagnement humain au-delà du financier, de la richesse du collectif. Un tel niveau de compréhension mutuelle est rare et précieux. Nous sommes très heureux de poursuivre cette conversation amicale et fructueuse avec la Fondation.
La Cité internationale des arts en quelques mots
La Cité internationale des arts est une fondation privée reconnue d’utilité publique, qui accueille depuis 1965 à Paris des artistes de toutes disciplines, toutes nationalités et tous âges, dans 325 ateliers-logements, dans le Marais et à Montmartre. Près de 25 000 artistes ont ainsi été accueillis.
Cité-monde au sein d’une grande capitale européenne, la Cité s’ouvre sur d’autres scènes contemporaines (notamment l’outre-mer, dont la Caraïbe et l’Océan indien, l’Afrique subsaharienne ou encore l’Amérique latine, mais aussi, plus proches de nous, des pays d’Europe comme l’Espagne, le Luxembourg ou l’Ecosse), mais elle concentre aussi ses efforts sur la scène locale. Elle développe également des programmes de résidences dédiées, sur mesure, avec un accompagnement personnalisé, à l’encontre d’artistes réfugiés ou en exil ou représentatifs de scènes méconnues, portant une attention particulière aux femmes, en situation de danger ou dans l’incapacité de créer dans leur pays.
Depuis sa création, elle porte les notions d’accueil et d’hospitalité d’artistes étrangers et français, dans un espace neutralisé et protégé, où les différences s’estompent et où les artistes ont la liberté de créer, échanger et travailler ensemble, quelle que soit leur origine, donnant parfois lieu à des collaborations inédites, voire impossibles ailleurs.
Désignée pôle de référence pour la création francophone en 2019 par le Ministère de la culture aux côtés de la Chartreuse et des Francophonies de Limoges, la Cité porte une attention renouvelée à la mobilité des artistes dans l’hexagone et l’Europe via son réseau de partenaires.
Copyright photos : Maurine Tric