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Vers une alimentation durable pour lutter contre le changement climatique

Alimentation Durable
16 octobre 2019

Le GIEC a rendu public le 8 août dernier son nouveau rapport « Climate change and Land » qui porte sur l’utilisation des terres*. Ce rapport établit clairement le lien entre le changement climatique et nos systèmes alimentaires. D’un côté le changement climatique a un impact sur notre sécurité alimentaire et de l’autre nos choix alimentaires sont déterminants pour lutter contre ce changement. Un rapport qui vient appuyer la vision que nous portons au sein de la Fondation, à travers notre axe « Alimentation Durable ».

L’alimentation durable à nouveau plébiscitée

Les sols, une ressource essentielle

Source de 23% des émissions de gaz à effet de serre (GES) liées aux activités humaines, l’agriculture et l’élevage sont à la fois responsables et victimes du changement climatique. Le rapport du GIEC décrit un cercle vicieux** : la dégradation des terres réduit leur capacité à stocker du carbone, ce qui aggrave le changement climatique, qui, en retour, aggrave la dégradation des terres.

« Le rapport montre qu’une gestion durable des sols nous aiderait à faire face aux changements climatiques », estime Hans-Otto Pörtner, écologiste et climatologue, coprésident du groupe de travail II du GIEC. Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, coprésidente du groupe de travail I du GIEC, cite une série de solutions, parmi lesquelles figurent l’agroécologie, l’agroforesterie, la diversité d’espèces végétales et forestières, l’agriculture biologique…

L’alimentation durable au cœur du climat

Le GIEC montre aussi que des changements dans nos choix alimentaires sont nécessaires: « Les régimes alimentaires équilibrés riches en aliments d’origine végétale tels que les céréales secondaires, les légumineuses, les fruits et les légumes, et les aliments d’origine animale produits de façon durable dans des systèmes à faibles émissions de gaz à effet de serre offrent de bonnes possibilités d’adaptation aux changements climatiques et de limitation de ces changements », explique Debra Roberts, coprésidente du groupe de travail II du GIEC.

Une transition nécessaire

Ces constats renforcent le bilan que nous dressons à la Fondation selon lequel notre alimentation a un impact sur l’ensemble de notre écosystème actuel : de la perte de biodiversité, au réchauffement climatique ou encore aux inégalités.

Nos actions

À travers notre axe Alimentation Durable , nous prônons ainsi une approche agroécologique, solidaire et démocratique. Nous nous efforçons à travers les projets que nous soutenons, en France et en Espagne, de faire émerger des pratiques plus durables, pour permettre un accès pour tous à une alimentation saine, respectueuse des personnes et des écosystèmes et accélérer la transition.

« Après les signaux d’alarme tirés ces dernières années par la plupart des instances scientifiques (IPBES, Nations Unies, divers instituts nationaux) sur la dégradation mondiale des sols, sur la chute de la biodiversité, sur la dégradation de la santé, les scientifiques plébiscitent à nouveau l’agroécologie et l’alimentation durable. Toutes les données devraient pousser les sociétés humaines vers une transformation massive et rapide visant une alimentation saine, respectueuse des personnes et des écosystèmes. Nous savons qu’une telle transformation est nécessaire. Nos partenaires montrent tous les jours qu’elle est possible, et comment la mener. Nous ne voyons aucune bonne raison d’attendre. » explique Guilhem Soutou, responsable de l’Axe Alimentation Durable de la Fondation.

Des initiatives à impact

Face à l’urgence climatique, les actions de terrain inspirantes, démonstratives, réplicables sont essentielles. Leur diversité et leur richesse sont autant de pistes pour entamer cette transformation en profondeur des sociétés que nous appelons.

Nous avons soutenu depuis 2010, de nombreuses initiatives qui œuvrent en ce sens en France et en Espagne :

  • aussi bien à l’échelle de la production avec la Tricyclerie qui récupère les nutriments issus des villes pour enrichir les sols, le GRAB Avignon qui gère notamment une ferme pilote en agro-écologie La Durette, Agroof qui concilie les exigences de productivité et de respect de la biodiversité ; le réseau andalou de semences qui encourage la consommation de variétés de fruits et légumes plus résistantes au changement climatique. Il convient également de mentionner le travail de la Fondation Pau Costa,qui encourage le pâturage dans les zones forestières afin de prévenir les incendies, et qui promeut la commercialisation de la viande issue de ce système productif durable, sur le territoire où elle s’est produite, réduisant ainsi au maximum les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
  • qu’en milieu de chaine à travers Noé Conservation qui cherche à faire des filières agricoles françaises de véritables leviers de restauration des écosystèmes ; ou la Fondation Emys qui accompagne les producteurs dans les modèles de conservation du territoire et dans la commercialisation locale de leurs produits
  • au niveau de la consommation avec la Fondation Nicolas Hulot et notamment le projet « Mon Restau Responsable » qui propose aux restaurants collectifs un approvisionnement durable pour mieux nourrir et moins gaspiller, Health Care Without Harm qui concilie soins de qualité avec une stratégie d’alimentation durable au sein des hôpitaux ; ou le projet de cantines scolaires dans les écoles maternelles de Pampelune ou le réseau Chef2020 qui promeuvent des régimes alimentaires durables en termes de santé et d’environnement
  • ou encore sur sur ces 3 niveaux en même temps avec la Biovallée qui met en place, au niveau d’un territoire, un système de gouvernance offrant à tous les acteurs, du producteur au consommateur, la possibilité d’interagir pour progresser ensemble vers un système agricole et agroalimentaire local plus durable; ou les projets de Systèmes Alimentaires Territorialisés qui, en Espagne, encouragent la collaboration de la société civile et de l’administration dans la définition de politiques alimentaires territorialisées

 

*Consacré au « changement climatique, la désertification, la dégradation des sols, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres ».

** Source : Communiqué de presse du GIEC du 8 août 2019

Nous vous invitons à en savoir plus sur quelques-unes de ces initiatives inspirantes pour une agriculture et une alimentation plus durables à travers nos Carnets « Initiatives » :

2019 – La Transition en actions

2017 – La Transition en actions

Nos Carnets « Apprentissages » :

2019 – Les systèmes alimentaires territorialisés

Et sur nos réseaux sociaux.

© Campo Adentro

© La Tricyclerie

© Pau Costa Foundation

© Menjadors Ecologics

© Garuacoop

© Anges Gardins

© Isara Lyon

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