Partenaires depuis 2020 d’un programme de résidence pluridisciplinaire, né de la volonté de soutenir les artistes précarisés par les conséquences de la pandémie de Covid-19, nous amplifions notre action commune en concevant avec la Cité internationale des arts un programme de résidence inédit baptisé IN SITU.
Ce programme se veut être à la fois un temps et un espace de rencontres, de travail collectif et de recherche individuelle au cœur même de la Cité internationale des arts, mais aussi un atelier de production de savoirs et de contenus s’intéressant aux conditions d’existence. Les artistes sélectionnés, de différentes nationalités, toutes et tous résidents européens, bénéficient d’un accompagnement personnel, d’une synergie coopérative animée par María Inés Rodríguez, de la mise à disposition d’un atelier-logement, d’une bourse de vie et d’une aide à la production.
Sylvain Gouraud
Photographe et vidéaste, Sylvain Gouraud s’immerge dans des territoires où l’Homme organise ses pratiques de manière à négocier sa place parmi les êtres vivants, en travaillant avec des acteurs pertinents afin de construire une représentation juste de problématiques complexes. Il est notamment intervenu dans un hôpital psychiatrique, une prison et des zones rurales au Vietnam ou dans les Alpes de Haute Provence. Son travail prend la forme de livres, de rencontres et d’expositions qui associent la photographie, son et vidéo et a été exposé dans des musées tels que le ZKM de Karlsruhe, le musée de la Chasse et de la Nature et le Pavillon de l’Arsenal à Paris. Il a bénéficié d’une bourse des Ateliers Medicis/CNAP et a récemment réalisé un court-métrage (programme hors les murs du Centre Pompidou). Ses photographies figurent dans les collections du Cnap, du Frac Alsace et du Frac Essonne.
Gayatri Kodikal
Gayatri Kodikal a une pratique non disciplinaire dont le résultat sont des propositions ludiques – analogiques et numériques, des films expérimentaux, des installations et des performances. S’intéressant tant à l’intime comme au politique, ses recherches explorent des stratégies spéculatives autour de la modulation du corps en réponse aux structures de pouvoir sociales et technologiques. Penser la forêt de mangroves comme un paysage pour l’imagination artistique, la métaphore et l’engagement critique devient une contre-archive et un site clé d’étude collective à l’intersection de l’écologie et du social.
Nuno Da Luz
Né à Lisbonne, Nuno da Luz est artiste et chercheur dont la pratique circonscrit à la fois l’auditif et le visuel sous la forme d’installations, de performances et d’éditions (par l’intermédiaire de la maison d’édition ATLAS), ondulant entre des écologies de fabrication de bruits et de fabrication des livres. Actuellement, il mène une recherche doctorale par le projet en arts sonores intitulé Echologies of Noise, qui traite des formes sonores plus qu’humaines de faire monde. En 2015, il a terminé le Master d’expérimentation en arts et politique à Sciences Po, Paris, et a cofondé COYOTE – un collectif indiscipliné travaillant sur l’intersectionnalité comme sujet et format, à partir de formes conceptuelles et expérimentales élargies.
Ana Maria Millán
Le travail d’Ana María Millán aborde les politiques de l’animation et de la technique en relation avec les cultures et sous-cultures numériques, le genre et la propagande. Elle a développé des techniques basées sur le jeu de rôle et la reconstitution comme méthodologie pour réaliser une série de pièces qui se terminent sous la forme de films narratifs et de jeux vidéo. Elle s’inspire des cultures amateures, de la culture politique pop, des territoires sonores, de la nature et de la technologie, en incorporant les possibilités et les erreurs des répétitions, ainsi que des formes narratives considérées comme dysfonctionnelles. Son travail a été exposé dans différents centres, musées et événements à New York, Turin, Timisoara, Rotterdam, Marseille, Berlin, Paris, Bogota.
Haonan He
A travers l’installation, la vidéo, la 3D et la peinture, Haonan He développe une pratique extra-disciplinaire et multimédia nourrie par l’enquête-création, une approche cartographique subjective de la cosmologie du mandala. Sa recherche retrace l’histoire coloniale de la diffusion mondiale du pavot à opium du XIe siècle à nos jours pour éclairer les racines coloniales du problème des drogues issues du pavot et les dilemmes complexes qu’il pose aujourd’hui. Diplômé du Master ArTeC au EUR ArTec en 2022, l’artiste poursuit sa recherche au sein du post-diplôme Art de l’ENSBA Lyon. Son travail a été exposé au Yunnan Art Museum en Chine, à la Biennale de Chengdu, au MAC Lyon. En 2023, Il sélectionné par le Centre Pompidou comme l’un des 5 jeunes artistes du projet interculturel Culture d‘avenir 2022-2023.
Elvia Teotski
Agro-écologue de formation, diplômée de l’Ecole d’art de Toulon, Elvia Teotski est une artiste chercheuse multi-disciplinaire qui mène une investigation sur la transformation des mondes vivants. Elle place son attention à la lisière des activités humaines, en s’intéressant aux états fragiles et vulnérables et en expérimentant avec des formes malléables. A travers la sculpture, l’installation et la vidéo, elle cherche une manière de rendre compte d’états instables en envisageant le processus de production comme un organisme autonome vivant en interrelation avec les espaces d’exposition, leurs facteurs climatiques, leurs occupants, dans une pratique dite située. Invitée en résidence à la Fundación Casa Proal au Mexique en 2019, elle est lauréate Talents contemporains de la Fondation François Schneider et du prix Planète Art Solidaire de Artofchange21, expose à La Criée de Rennes puis à l’Assaut de la Menuiserie en 2022.
Juruna Mallon
Né au Brésil, Juruna Mallon est réalisateur et sound designer. Il réalise des films hybrides, entre documentaire et fiction, en créant sa dramaturgie à partir des mémoires et des expériences vécues des habitants des territoires sur lesquels il mène ses recherches. Ces dernières années, il a axé sa recherche cinématographique sur les points névralgiques et de tension d’un territoire où les grandes constructions modernes du monde capitaliste représentent une forme d’effacement historique et d’étouffement d’autres conceptions du monde. Ses films ont été projetés dans divers festivals et centres d’art. Son film The Intrusion a été présenté en première mondiale à la Berlinale 2023. Il développe actuellement le documentaire L’estuaire, qui a obtenu une bourse de la SCAM.
Mounir Gouri
Né à Annaba en Algérie, Mounir Gouri fait partie de la génération d’artistes concernés par les difficultés sociales, culturelles et politiques que la jeunesse de son âge affronte quotidiennement. Né en 1985, cela signifie avoir vécu une enfance et une adolescence dans le climat difficile de la guerre civile. Gouri Mounir a travaillé loin de cette tragédie mais plutôt dans les nouvelles et les réalités socio-politiques et économiques qui bouleversent la société algérienne. Intéressé par les nouveaux médias, il utilise à la fois le dessin, la performance, la vidéo, la photographie et la sculpture. En 2019, il a obtenu le prix spécial du jury de la société des amis de l’Institut du Monde Arabe. Il a exposé en Allemagne, France, Angleterre, Espagne, Algérie, Italie.
Marina Gioti
Née et basée à Athènes, Marina Gioti est cinéaste et artiste visuelle. Ingénieur chimiste de formation, elle a suivi des études en gestion de l’environnement, en médias et communication. Dans ses films, installations et pièces d’art médiatique, elle revisite souvent des époques historiques en proposant des lectures parallèles aux récits dominants. La recherche artistique, archivistique et scientifique ainsi que l’observation jouent un rôle crucial dans sa pratique, tandis que les objets trouvés et les débris culturels servent de matière première ou se placent au centre de ses œuvres. Son travail a été présenté dans le monde entier lors de festivals du film (Berlinale, Toronto, CPH:DOX, Jeonju), d’expositions (Bozar, MEP, MACRO, EMST) et de biennales (Thessalonique, Anren, Biennale d’art médiatique de Wroclaw). Elle est lauréate du Prix COAL 2022 pour l’art et l’écologie.
Aline Xavier Mineiro
Né au Brésil, Aline Xavier Mineiro travaille sur différents supports, tels que le film, la photographie, la sculpture et l’installation. Ses œuvres s’inspirent du monde naturel et de sujets d’intérêt culturel et historique dans des endroits décentralisés et éloignés. Les pratiques mémorielles sont au cœur de son travail ; l’artiste s’engage de manière critique dans les discours sociaux et politiques qui marquent l’anthropologie, l’écologie, l’histoire et d’autres récits collectifs. Elle a notamment reçu le Prêmio FOCO ArtRio et le Videobrasil Art Prize (Brésil). Auparavant artiste associée à l’Akademie Solitude (Allemagne) et à Sacatar (Brésil), elle fait actuellement partie de la Cité internationale des arts. Avec une formation en art vidéo et en cinéma, elle a réalisé et produit des films expérimentaux, participant aux Talents de la Berlinale (Argentine/Allemagne) et au Séminaire Flaherty (États-Unis). Ses œuvres ont été exposées dans des centres d’art et festivals de cinéma à travers le monde.